Honte à moi! Près de trois mois se sont écoulés depuis la publication de mon dernier billet. N’ayez crainte, tout va bien chez nous. La vie s’est tout simplement chargée de me tenir bien occupée.
En résumé, entre le voyage d’affaires de 10 jours de mon mari au Japon et en Corée, l’entrée imprévue de ma fille au Kindergarten, une série de rhumes, de grippes et de problèmes gastro-intestinaux qui ont frappé tour à tour les membres de ma famille (sauf pour le party gastrique… surprise qui a épargné tous les autres, chanceuse que je suis), un séjour de trois semaines à Québec, une semaine de jetlag pour toute la famille accompagnée d’une amygdalite spécialement pour moi, je n’ai vraiment aucune idée où le temps a filé.
Après trois semaines à se faire dorloter, chouchouter, à cuisiner par plaisir, c’est le retour au quotidien, avec son incontournable « qu’est-ce qu’on mange pour souper? » répété quotidiennement d’un ton complètement dépourvu et ennuyé. Et le retour au quotidien, à la sacro-sainte routine (essentielle pour préserver un semblant de santé mentale maintenant que je ne peux plus larguer bébé dans les bas de qui me supplie le plus fort), le retour forcé du cuistot, tout ça pèse parfois lourd sur les épaules de la cuisinière en chef, épaules qui s’étaient si bien adaptées au repos. Le retour à la réalité, sans contredit!
Et ne comptez pas sur la météo pour alléger le moral. Oui, l’hiver québécois peut être emmerdant, mais je prendrais sans hésiter un -20 oC avec averse de neige plutôt que le 3 oC avec pluie incessante que nous réserve l’Allemagne depuis notre retour. Quoi que, si j’en crois les rumeurs qui circulent, il semblerait que je me trouverais en situation familière si je faisais de nouveau le voyage vers la Belle province. Il faut croire que Dame nature a voulu nous épargner pendant nos vacances, si l’on peut croire qu’une tempête constitue une option valable contre les moroses déluges allemands (actuellement, je dis oui; c’est beau la neige).
Tout pour dire que je n’ai pas le cœur à me mettre au fourneau. C’est au fond du tiroir que mon tablier devrait être, pas autour de ma taille. Puis-je retourner en vacances, s.v.p.? Je fournis les brioches et le pain frais.
Dans un tel état d’esprit, je remercie les plats tout-en-un, où tout se prépare en quelques minutes et cuit dans un seul plat. Moins de temps dans la cuisine, moins de vaisselle, et plus de temps à maugréer contre la pluie et à rêver de pays chauds et secs.
Ma recette parfaitement anglaise de mijoté au bœuf et à l’orge est une petite trouvaille que j’ai faite juste avant les Fêtes, et qui a su plaire même à l’époux généralement peu friand de bœuf. Bébé, pour sa part, fidèle à ses habitudes, s’est contentée de lever le nez sur son assiette avec un « yark » précoce. Savez-vous à quel point il peut être dangereux pour un enfant de porter les lèvres à un nouveau met amoureusement préparé par maman? Mieux vaut ne pas tenter sa chance. Lançons quelques « yark » bien sentis pour manifester clairement son mécontentement sans même prendre la peine de goûter à quoi que ce soit.
Elle a beau protester, ce mijoté trouvera de nouveau sa place sur notre table sous peu. De quoi me réconcilier un peu avec la morosité de la météo actuelle. Après tout, s’il ne faisait pas si froid et si gris, je ne pourrais apprécier pas autant cette petite merveille!
Mijoté au bœuf et à l’orge*
Ingrédients
Huile
800 g de bœuf, coupé en cubes
1 gros oignon, haché grossièrement
2 branches de céleri, hachées grossièrement
1 grosse carotte, coupée en cubes
1 c. à soupe de pâte de tomate
2 gousses d’ail, hachées finement
200 ml de vin rouge
1 cube de concentré de bœuf + 500 ml d’eau bouillante OU 500 ml de bouillon de bœuf de bonne qualité
1 c. à thé de grains de poivre, concassés
1 canne de 400 g de tomates entières, coupées au ciseau dans la canne
3 brins de thym
2 feuilles de Laurier
75 g d’orge perlé
2 c. à soupe de vinaigre de cidre
Dans une grande casserole, faire chauffer l’huile et dorer le bœuf. Réserver dans une assiette.
Mettre dans la casserole l’oignon, le céleri et la carotte et ajouter un peu d’eau. Cuire de 3 à 4 minutes jusqu’à ce que les légumes soient attendris. Ajouter la pâte de tomate et l’ail et cuire pendant encore une minute.
Remettre le bœuf dans la casserole, ajouter le vin, le cube de concentré de bœuf et l’eau bouillante (ou le bouillon), le poivre, les tomates, le thym et les feuilles de Laurier. Porter à ébullition, couvrir et laisser mijoter à basse température pendant environ 1,5 heure.
Ajouter l’orge et laisser mijoter encore 30 minutes jusqu’à ce que le bœuf et l’orge soient très tendres. Ajouter le vinaigre. Servir immédiatement avec pommes de terre et légumes verts.
Ne négligez pas le vinaigre. Cet ingrédient à lui seul transforme complètement la recette et lui donne beaucoup de profondeur. Selon moi, il est indispensable à la réussite de ce mijoté.
La recette originale n’exige que 30 minutes pour la cuisson de l’orge. Je recommande toutefois de vérifier les directives de cuisson sur l’emballage de votre orge. Dans mon cas, par exemple, j’ai constaté qu’il était préférable de faire bouillir l’orge dans l’eau, puis de l’égoutter avant de l’ajouter au mijoté, et de le faire cuire pour une heure plutôt que seulement 30 minutes. Ajustez donc le temps de cuisson à l’orge que vous utilisez.
Recette originale : Beef and barley casserole. Waitrose. http://www.waitrose.com/content/waitrose/en/home/recipes/recipe_directory/b/beef_and_barley_casserole.html