Si vous vous êtes attardé dernièrement dans le rayon des fruits et légumes d’un supermarché, vous avez peut-être remarqué un agrume gros comme une boule de quille, sans trop savoir de quoi il s’agit.
Il y a quelques années, je me suis posé la question, et j’ai décidé de ramener un « petit » spécimen chez moi pour en faire l’essai. L’étiquette avait bien su m’informer du nom, un pomelo, mais là s’arrêtaient mes connaissances. Je me suis attaquée au fruit avec un gros couteau pour en faire des suprêmes, jugeant que c’était probablement la meilleure technique. Quelle ne fut pas ma surprise de découvrir une écorce dix fois plus épaisse que ce à quoi je m’attendais. À force de « gosser » l’écorce, j’ai fini par attendre la chair et enfin a pu commencer la dégustation.
Je dois l’avouer, j’ai été assez déçue. Le fruit était plutôt fade, comme une orange desséchée dont on avait retiré toute l’essence. Dommage!
Quelques années plus tard, j’ai donné une seconde chance au fruit. Même tactique, même résultat : déception prise deux!
Puis, il y a quelques semaines, mon mari est arrivé à la maison encore une fois avec le coupable. Je l’ai regardé un peu surprise (mon mari, pas le pomelo) en lui rappelant les deux échecs précédents, qu’il avait manifestement oubliés. J’ai placé le pomelo sur le comptoir, en me disant que je le préparerais dans quelques jours. Près d’une semaine plus tard, l’agrume poirotait encore sur le comptoir. Avant qu’il ne fasse un aller direct à la poubelle, j’ai décidé de lui donner encore une autre chance.
J’ai donc lancé une petite recherche sur Internet pour savoir la meilleure façon de le préparer. C’est alors que j’ai compris que j’avais commis plus d’une erreur les premières fois, et que je n’avais donc laissé aucune chance à mon adversaire de montrer sa vraie nature.
Le pomelo, ce fruit qui ressemble à un pamplemousse sur les stéroïdes, est, sans surprise, le plus gros agrume qui soit. Et ce fruit n’a pas du pamplemousse que l’apparence, mais aussi le goût. Si vous savez bien le choisir, vous serez récompensé d’une chair ferme, peu juteuse, mais bien douce et sucrée, qui rappelle le goût du pamplemousse sans son amertume.
C’est entre novembre et mars que le pomelo fait son apparition dans les supermarchés. Le pomelo est à son meilleur lorsque son écorce est jaune; tenez-vous donc loin d’un pomelo encore vert, ou si vous décidez de l’acheter quand même, laissez-lui le temps de murir et de prendre sa teinte dorée. C’était là ma première erreur.
Ma deuxième erreur était dans la préparation. Rien de bien compliqué pourtant. Voici ce que vous devez faire.
Coupez d’abord le dessus et la base du pomelo. Faites ensuite plusieurs incisions sur toute la hauteur du fruit, puis commencez à peler l’écorce. Ouvrez par la suite le fruit en deux.
Il ne suffit maintenant qu’à détacher les segments un à un et d’en enlever la membrane pour libérer la chair.
Le travail peut être un peu fastidieux, mais rappelez-vous que toute bonne chose vient à point à qui sait attendre.
Vous vous imaginez bien qu’avec sa taille, le pomelo vous durera plus d’un repas. Une fois paré, vous pouvez envelopper la partie non consommée d’une pellicule plastique et la conserver au réfrigérateur pendant quelques jours.
Ne soyez plus intimidé par ce fruit étrange. Le pomelo en vaut vraiment la peine. Si seulement j’avais su apprécier ce fruit avant. Mais maintenant que je connais son secret, il fait son apparition régulièrement sur ma liste d’épicerie.