Visiter le Royaume-Uni est incontestablement une aventure fantastique. Le pays a toujours un petit bijou extraordinaire à faire découvrir à quiconque y consacre son attention, particulièrement aux amateurs d’histoire. De Stonehenge à Stirling Castle, en passant par les bains romains de Bath et la tour de Londres, vous trouverez assurément une attraction qui saura vous émerveiller. Le Royaume-Uni est littéralement un musée à ciel ouvert. (Je vous assure, je ne suis pas commanditée par le National Trust ni English Heritable).
Puis, à l’occasion, vous tombez sur un événement populaire plutôt (pour rester polis) insolite qui vous fait vous demander « De kossé? » et « Non mais, c’est qui le cave? »
C’est exactement la réaction que j’ai eue quand j’ai entendu parler pour la première fois du Cheese Rolling du Gloucestershire, dont l’édition 2014 se tient justement aujourd’hui. Et après y avoir assisté en personne il y a deux ans, ces questions n’étaient que plus persistantes dans ma tête.
Mais, qu’est-ce que le Cheese Rolling, vous demandez-vous? Une foire artisanale où l’on enseigne l’art ancestrale de façonner le fromage en rouleau peut-être! Bien loin de là!
Le Cheese Rolling est une course annuelle de près de 200 ans dans laquelle une vingtaine de participants se lancent à la poursuite d’une énorme roue de fromage qu’on laisse rouler jusqu’au bas d’une colline.Vous avez bien compris. C’est tout. Le Cheese Rolling est essentiellement une course entre un fromage et quelques Anglais un peu disjonctés (et, soyons honnêtes, probablement aux facultés légèrement affaiblies).
Un jeu d’enfants, me direz-vous! Sauf que la pente de la Cooper’s Hill, où se tient l’événement, est extrêmement abrupte et que le fromage, traditionnellement un Double Gloucester de 9 lb, peut attendre une vitesse de 112 km/h (un participant a d’ailleurs été blessé par le fromage en 1997).
La course va à l’encontre d’un principe de base que nos mères nous rappelaient sans cesse dans notre enfance : ne jamais courir dans une pente, sinon, vous risquez de découvrir plutôt sauvagement que la gravité n’est pas qu’une simple théorie. Vous vous imaginez donc que, la plupart du temps, les concurrents dégringolent la colline sur le derrière, s’ils n’ont pas fait un plongeon peu gracieux pour embrasser le gazon. Et il y a également les occasionnels participants qui y vont de tonneaux incontrôlés… comme j’ai eu le malheur de le découvrir quand un participant a dévié du parcours pour nous faire tomber, mon mari, moi et de nombreuses autres personnes, comme un vulgaire jeu de quilles.
Les participants ne courent toutefois pas pour la simple gloire personnelle d’avoir chassé le fromage. Le premier en bas a au moins le privilège de garder la bête. Mais bien franchement, ce me semble beaucoup d’efforts pour un simple fromage! Et personnellement, je préfère mon fromage sans supplément de tourbe.
Comme le dirait si bien Obélix : « Ils sont fous ces Bretons! »
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